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Jeunes et police: sortir du conflit?

20 pages de diagnostic, témoignages, analyses et propositions.
Réalisé par l’association Multikulti Média, en partenariat avec Open Society Foundations, ce magazine gratuit de 20 pages est envoyé aux sénateurs, députés, syndicats et associations, et distribué lors de manifestations estivales.Afin de parler aux différents acteurs de ce sujet central.
 Télécharger le magazine. Voici mon interview dans ce numéro….
3 questions à Marc Cheb Sun

Jeunes et police, une question éternelle ? On voit à quel point cette relation occupe une place centrale. Ce n’est pas propre à la France : au Royaume-Uni, aux États-Unis, la plupart des émeutes sont provoquées par des violences policières qui visent la jeunesse et, il faut le dire clairement, notamment celle des quartiers populaires et des minorités. Dans une logique insupportable. Les éléments se conjuguent (âge, sexe, vêtements, origine…). Les jeunes des cités sont, parfois, soumis quotidiennement à des vérifications d’identité, avec tout ce qui peut aller avec. Les contrôles touchent également des Noirs et des Arabes adultes, qui portent un «costume-cravate» et qui sont socialement sortis de la précarité. On voit là combien le «regard racial» posé sur les minorités les renvoie à une outrageante suspicion. Même des policiers noirs disent être contrôlés assez systématiquement lorsqu’ils sont en civil !

Peut-on parler d’une souffrance face à une autre ? Oui, mais c’est à l’État de gérer cela et de ne pas permettre, voire de provoquer, ce face-à-face brutal, ce choc, ces souffrances. Le mode de recrutement des policiers, leur formation, le soutien dont ils devraient pouvoir bénéficier tout au long de leur carrière et, plus particulièrement, durant les premières années, leurs conditions de travail… Des enjeux d’une urgence absolue. Les contrôles au faciès ne servent à personne. Évidemment pas à ceux qui en sont victimes… Totalement inefficaces, ils représentent une des « mises en scène » de ce face-à-face. Lutter contre eux, ce n’est pas lutter contre la police ou les policiers. C’est une condition minimale pour que d’autres relations puissent s’inventer, puis s’instaurer.

Ce magazine sera envoyé aux syndicats de policiers, de magistrats, aux politiques et associations de jeunes… C’est une très bonne chose. C’est une façon de participer à ce dialogue, bien trop rare, auquel aspirent la plupart des acteurs concernés.

Pour commander des exemplaires, faites un mail. Seul l’envoi est payant. Adressse : multikultimedia@gmail.com
 

Jeunes, police : sortir du conflit ? Au sommaire…

. Interview – Contrôles au faciès, le déni français
« Les contrôles au faciès existent dans beaucoup de pays. La particularité de la France c’est le déni. Les personnes noires ou arabes sont contrôlées de manière disproportionnée. En moyenne, un Noir a six fois plus de risque qu’un Blanc de subir un contrôle d’identité, et un Arabe huit fois plus. Nous avons aussi pris en compte l’âge, le sexe et l’apparence vestimentaire. Résultat : les personnes habillées « jeunes » (hip-hop, gothique, punk ou tektonik) ont 11,4 fois plus de probabilités d’être contrôlées.  » (Lanna Hollo, Open Society Justice Initiative).
 
EnquêteJeunes et police, le dialogue de sourds
Trente ans après la Marche pour l’égalité, les relations entre police et jeunesse demeurent toujours aussi problématiques. Dans certains quartiers, le rapport de force est devenu systématique. Quand la souffrance des jeunes fait face à celle des policiers… « C’est à l’État de ne pas permettre, voire de provoquer, ce face-à-face brutal, ce choc, ces souffrances. Des enjeux d’une urgence absolue. Totalement inefficaces, les contrôles au faciès représentent une des « mises en scène » de ce face-à-face. Lutter contre eux, ce n’est pas lutter contre la police ou les policiers. (Marc Cheb Sun, auteur, éditorialiste).
 
ReportageLes nouvelles mesures passées au peigne finManuel Valls, ministre de l’Intérieur, a hérité à son arrivée place Beauvau de l’épineux dossier des relations police/population. Un an après, que penser des nouvelles mesures annoncées ? Au placard, le projet de récépissé remis aux personnes faisant l’objet d’un contrôle d’identité. Cette proposition, soutenue par Jean-Marc Ayrault en juin 2012, puis par Dominique Baudis, Défenseur des droits, mais rejetée par les syndicats de policiers….
 
 
IdéeAllergiques à l’uniforme?
« Les jeunes issus de quartiers populaires trouvent dans l’armée une identité positive et un job qui leur permettra de gravir les échelons au mérite. L’uniforme n’est pas un frein pour eux. Bien au contraire, c’est la preuve et l’illustration que l’institution ne fait pas de différence. »(Elyamine Settoul, enseignant à Sciences Po Paris, spécialisé dans les thématiques sur la diversité au sein des armées).
. ContributionsCe qu’ils proposent…Pascal Montfort, secrétaire national du syndicat de la Magistrature, Kizo, auteur de Gangs Story, Yannick Danio, syndicat Unité SGP Police, Collectif Stop le contrôle au faciès, Naïma M’Faddel, déléguée du préfet des Yvelines, Mohamed Douhane, syndicat Synergie Officiers, Reda Didi, fondateur du think tank Graines de France, Abdelhak Eddouk, aumônier, Myriam El Khomri, adjointe au Maire de Paris chargée de la Prévention et de la Sécurité, Saïd Kebbouche,directeur de l’espace Projets interassociatifs de Vaulx-en-Velin…

. ReportageLe casse-tête de la formation et du recrutementLes Assises de la formation de la police nationale se sont tenues en février dernier autour du ministre de l’Intérieur. L’objectif : plancher sur le recrutement et la formation de demain. Mission accomplie ? À voir….

Infos – Quoi de neuf ailleurs ? Réduire les disparités ethniques, améliorer la qualité des contrôles… Plusieurs pays tentent différentes approches pour mieux informer les civils de leurs droits, parfaire le renseignement et la formation des agents. Si beaucoup reste encore à faire, des idées originales ont le mérite d’exister et d’être appliquées avec succès. 

Contacts presse

. Multikulti Média : Association créée en 2012 par des professionnels des médias et de l’éducation pour favoriser une autre image et une juste expression des minorités. Contact : multikultimedia@gmail.com

. Open Society Foundations : Créée en 1979 par Georges Soros, la fondation Open Society promeut, dans soixante pays, le développement de la démocratie et des droits de l’homme. Dans cette optique, le programme Open Society Justice Initiative, mis en place en 2005, préconise une réforme juridique fondée sur la protection des droits de l’homme, et vise à renforcer les connaissances et les capacités juridiques des sociétés ouvertes. En 2009, la fondation Open Society publie la première étude statistique sur les contrôles au faciès1, en partenariat avec des chercheurs du CNRS.

Contact : multikultimedia@gmail.com

 

 

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