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Ma dernière tribune sur Mediapart

Diversité or no diversité ? Ce que le sujet dit et ce qu’il cache…

Tout en ayant largement disparu du vocabulaire politique (1), le terme diversité est devenu en France une parade institutionnelle pour évoquer le plus vaguement possible, et donc sans les nommer, des sujets essentiels et centraux sur lesquels on ne devrait faire l’impasse, au risque de prolonger et développer des discriminations intolérables et, par conséquence, de forts sentiments de non-appartenance à cette société. La question de la race notamment, et non des races tant il est clair que -pour nous (2)- les races n’existent pas, mais que la race demeure dans une représentation soit inconsciente, soit assumée, parfois ambivalente de ce que serait être blanc, noir, asiatique, juif, rom, arabe transformé en musulman, musulman transformé en arabe,… Absurdité linguistique : seraient issues de la diversité les personnes originaires des ex colonies ou des outre-mer. Alors que bien évidemment, s’il y a diversité, chacun en est issu d’une manière ou d’une autre. Le terme ne renvoyant à rien de précis, il ne fait que développer un tabou et ne saurait corriger quoi que ce soit. Bref : tout est fait pour ne pas dire, ne pas voir (et bien sûr ne pas entendre). On pourrait parler d’impensé ou, comme le souligne Françoise Vergès, constater qu’il s’agit là d’une pensée, construite à partir d’un déni des impacts actuels de l’esclavage et de la colonisation, de leur construction de la race, sur ce qui structure notre société, sa hiérarchisation et nos esprits. Celle d’une blancheur ou plutôt d’une blanchitude fantasmée, revendiquée ou plus passivement intégrée comme norme.

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