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Ma réponse à Marianne sur rue 89

100 % Noirs de France : « C’est Marianne qui a loupé son siècle »

par Marc Cheb Sun

Au secours les revoilà. Pour le journal Marianne, notre numéro 100% Noirs de France serait une « profession de foi communautariste ». Comment peut-on à ce point passer à côté de son histoire ? Et comment est-ce possible lorsqu’on arbore un tel symbole, une telle figure dans son titre : « Marianne » ?


Article de Marianne paru le 22/10/11

Mettre sur un même plan les « Noirs de France », les « Juifs de France » (auxquels nous consacrerons d’ailleurs, prochainement, un numéro comme nous l’avons fait précédemment pour les « Musulmans de France ») et les « Bouddhistes de France », c’est vraiment avoir loupé son siècle (et une bonne partie des précédents) !

C’est du même coup passer à côté de notre présent, sur tous les plans (économique, culturel, social…), un présent recomposé par ces siècles de présence noire, tant par les rapports de domination que par les luttes qui les ont traversés. Et c’est aussi prendre le risque de louper notre futur qui, faute de réaliser le potentiel de nos réalités métissées, risque fort de nous échapper. A tous. Et quelle que soit notre couleur.


Couverture de Respect Mag

Une journaliste « frappée d’amnésie »

La journaliste, à la fois hautement revendiquée républicaine et totalement frappée d’amnésie, s’indigne :

« Observons que les associations antiracistes auraient crié au scandale si un magazine avait eu la mauvaise idée de tamponner sa une d’un bandeau 100% Blancs de France. »

Avant de poursuivre :

« A quand un numéro 100% Juifs de France ou 100% Bouddhistes de France. »

Outre la lecture de notre numéro, je ne saurais que trop lui recommander celle de « La France noire », l’ouvrage dirigé par Pascal Blanchard qui va sortir le 3 novembre. Et de visionner le film « Noirs de France », prochainement programmé sur France 5.

« La plus efficace des batailles »

Une déferlante communautariste ? Ou l’émergence, enfin, d’une autre parole, d’un autre regard, d’un autre apport ? Outre la polémique, il est significatif de lire, et d’entendre, quelques réactions si idéologiquement fermées, pour qui nommer une spécificité reste une obscénité dans une République « aveugle à la couleur ».

Lorsque, dans un même temps, de si nombreux citoyens, jeunes, parents, enseignants, militants associatifs, se saisissent de ce numéro parce qu’il les touche, parce qu’il leur parle, qu’il les questionne… Et parce qu’il leur permet de penser une question encore si largement impensée et si révélatrice de nos héritages comme de nos mutations : celle des Noirs de France.

Ce contexte aura, peut-être, pour mérite de reposer un débat quant à la prise en compte de toutes nos composantes dans la définition d’un devenir commun. C’est à la fois ce que nous souhaitons de mieux à notre République. Et la plus efficace des batailles contre les communautarismes.

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