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Tribune Courrier de l’Atlas – Peut-on encore sauver les quartiers populaires ?

MARC CHEB SUN
Auteur notamment du roman Et je veux le monde (JC Lattès, 2023) et directeur du média en ligne D’ailleurs et d’ici

Un nouveau rapport à la pluralité

On ne “sauvera” pas les quartiers populaires. Mais ils ne se sauveront pas non plus tout seuls. Une réelle interaction (j’insiste sur réelle, pas une du type Convention pour le climat) entre les habitants (de toutes générations), les pouvoirs publics, le secteur associatif, le monde de l’entreprise, celui de la culture sera nécessaire à une première évolution positive. Ce, en trois dimensions : court, moyen, long terme, avec de vrais moyens, une exigence qualitative, une pratique horizontale, une immense ambition et une totale remise à plat des politiques publiques. Le secteur associatif, en grande souffrance depuis l’abandon des emplois aidés au début du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, doit être revalorisé, sans empiéter sur sa liberté de pensée. Il doit être au cœur de cette démarche de sauvetage dans de nombreux secteurs: emploi, entrepreneuriat, santé, école, culture, sport, logement, loisirs… La lutte contre les discriminations raciales et sociales doit devenir une priorité. Toute la relation aux identités et aux cultures plurielles devrait être repensée. S’ils ne sont pas propres aux quartiers populaires, certains sujets les frappent de plein fouet: droits des femmes, transition écologique, minorités sexuelles. La question des rapports entre les citoyens et la police doit être traitée sans tabou. Il faut aussi apaiser la relation à l’histoire de France et aux mémoires transversales, en développant des lieux de culture et des enseignements sur les colonies et l’esclavage. Sans changement radical de perspective et de méthode, sans ambition, les quartiers ne pourront être sauvés. Et c’est toute la société qui en paiera le prix.

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